18

Pour Bryce, la réalité était plus horrible que tous les cauchemars qu’il avait connus. L’effet des sédatifs passé, il avait repris pleinement connaissance et s’était aperçu que la maladie l’avait atteint. Il était trop tôt pour que les symptômes fussent vraiment apparents, mais sa gorge sèche, la sensation de brûlure intérieure, et les violents maux de tête étaient les signes avant-coureurs des douleurs qui allaient suivre. Dans quelques jours, il serait en proie à l’agitation, à la confusion et aux hallucinations ; aux spasmes musculaires, à la raideur de la nuque et du dos, aux convulsions et peut-être même à la paralysie. Il connaissait les symptômes  – en tant que membre du personnel de la Protection civile  – et il redoutait les douleurs inévitables qui lui étaient promises. Il ne pourrait plus boire et l’incapacité d’avaler correctement lui ferait monter l’écume aux lèvres, provoquerait une peur mortelle des liquides au point qu’il serait terrifié par sa propre salive. Les accès de folie finiraient par le plonger dans un épuisement douloureux, le coma et la mort viendraient peu après le délivrer.

Sa main était paralysée pour l’instant, mais le souvenir du traitement promptement administré par le docteur Reynolds lui souleva de nouveau le cœur.

Après lui avoir fait une injection contre la douleur, elle avait pressé les moignons de ses doigts pour les faire saigner un peu plus. Puis, à l’aide d’une seringue, elle avait injecté du chlorure de benzalkonium, un antiseptique détergent, dans les plaies béantes ; ensuite, malgré ses gémissements et ses protestations, elle avait soigneusement appliqué une petite dose d’acide nitrique. Il avait pleuré lorsqu’elle lui avait mis de l’antisérum autour des blessures et, lorsqu’une dose supplémentaire fut introduite dans un muscle du poignet, il faillit s’évanouir.

Il lui demanda grâce lorsqu’elle lui administra un vaccin, lui perçant l’abdomen sous les côtes, quatorze, quinze, seize fois  – ensuite il perdit connaissance ; elle lui expliqua doucement que le traitement était absolument vital, ignorant ses protestations de plus en plus désespérées bien que plus faibles au fur et à mesure que l’aiguille lui perçait la peau, lui disant que chaque injection sous-cutanée contenait un virus atténué préparé à base de cervelle d’animaux atteints de là rage  – comme si cela lui importait. Lorsque le docteur Reynolds eut terminé, Bryce ne se souciait plus de rien ni de personne, pas même de lui-même ; il s’était évanoui sur son lit et avait sombré dans une douce inconscience.

Au réveil, un peu plus tard, il avait ressenti les premières affres de la maladie (ce n’était pas seulement les séquelles des drogues, ou les effets secondaires de l’antisérum ; il savait que le traitement n’avait pas marché, que la maladie était en lui, il la sentait se propager, couler au même rythme que son sang). Autre chose n’allait pas, il en prenait lentement conscience ; il gisait, à la lumière tamisée de l’infirmerie, avec d’autres malades qui avaient survécu, entendant des cris et des hurlements de l’autre côté de la porte close, un étrange tumulte, le clapotis de l’eau autour des lits ; à l’intérieur même de l’infirmerie. Des bruits secs qui ressemblaient... à des coups de feu.

Bryce se redressa sur son lit, ainsi que d’autres autour de lui ; ceux qui n’étaient pas sous l’effet des sédatifs en firent de même, tous en proie à la confusion et à la peur. Une femme se mit à hurler en voyant son matelas trempé.

Bryce s’appuya le dos au mur quand de minuscules vaguelettes vinrent mourir sur sa couverture. Il était encore groggy et, l’espace d’un instant, la salle remplie de lits oscilla dans un mouvement de pendule insensé. Quelqu’un pataugea près de son lit et il tressaillit en sentant l’eau glacée gicler sur sa joue. D’autres silhouettes suivirent ; Bryce replia ses jambes, tapi dans l’obscurité entre son lit et celui du haut, esquivant les éclaboussures comme si c’étaient des gouttes d’eau bouillante.

Les malades s’agglutinaient en hurlant derrière la porte close, se bousculant pour tenter de sortir les premiers.

Bryce pressentait ce qui allait arriver mais il lui était impossible de former des mots pour les prévenir. Il leva sa main mutilée, les implorant du regard d’arrêter, sa bouche ouverte émettant seulement un son de crécelle, trop faible pour être perçu.

La porte s’ouvrit brusquement ; tous ceux qui se tenaient là furent projetés en arrière par la force de l’eau qui s’y engouffra. En quelques secondes, Bryce fut enseveli jusqu’aux épaules et il dut grimper à quatre pattes jusqu’au lit supérieur, tandis qu’autour de lui, d’autres luttaient contre le courant. Les lits aux armatures de fer se mirent à vibrer, lentement d’abord, tels d’énormes animaux hésitants ; mais très vite la pression devint trop forte et ils commencèrent à basculer, à se disperser et à rouler à l’autre bout de la salle.

Bryce fut projeté du lit supérieur et l’impact, au moment où il plongea sous l’eau, effaça les effets lancinants des médicaments. Il se leva, toussant et crachotant, dans un enchevêtrement de bras et de jambes. Un lit superposé lui tomba dessus et, une fois de plus, il se trouva sous l’eau dont le goût saumâtre le fit suffoquer, les montants de fer lui pesant sur la poitrine.

Au début, il essaya de se dégager, mais une pensée s’insinua dans sa terreur, le titillant de façon insidieuse. Pourquoi lutter ? Pourquoi résister ? La mort n’est-elle pas inévitable ?

Il tenta de soulever le lit de métal pour se dégager ; le matelas comprimait son visage comme s’il conspirait avec l’eau pour l’étouffer.

N’était-ce pas là la meilleure façon de mourir ? Murmurait la voix sournoisement. N’était-ce pas préférable à la folie et à la douleur ?

Le lit se dressa de quelques centimètres puis s’affala de nouveau comme si un autre poids s’était ajouté ; quelqu’un avait-il cru se protéger de l’inondation en grimpant dessus ?

Une ou deux minutes de désagrément avant de sombrer dans le sommeil, un sommeil plus profond et plus paisible que tout ce que tu as connu jusqu’à présent, un sommeil impossible à interrompre, inviolable. Jamais plus altéré par les vivants.

Oui, c’était bon, désirable même. Mais la douleur ; comment accepter la douleur maintenant ?

C’est facile. Ne résiste pas, voilà le secret, c’est ainsi. Quelques instants désagréables et puis tu flotteras. Tu verras.

Suis-je déjà fou ? La maladie m’a-t-elle frappé si vite ?

Non, non, pas fou. Mourir ainsi, sans effort, sera la chose la plus sensée que tu aies jamais faite.

Mes poumons se déchirent. Ça fait mal, mal !

Ce ne sera pas long. Avale l’eau, une grande gorgée, et la douleur disparaîtra.

Impossible. J’ai peur.

C’est plus facile que tu ne le crois.

Qui es-tu ?

Je suis ton amie. Je suis toi.

Resteras-tu auprès de moi ?

A jamais.

Toujours...

... et toujours...

... amen ?

... amen...

Une énorme bulle d’air, accompagnée d’une dernière convulsion, s’échappa de la bouche de Bryce ; malgré la peur effroyable qu’il ressentait, ses bras et ses jambes s’agitaient dans l’eau, mais la douleur, comme l’avait promis la voix intérieure, fut brève.

Tel un voile soyeux de fils de la vierge, l’inconscience le gagna, tombant doucement sur ses yeux. La gêne respiratoire peu à peu disparut, tout comme l’angoisse qui l’accompagnait. Le sentiment d’impuissance n’était pas si désagréable et la souffrance commençait à s’atténuer, à le tourmenter de moins en moins, de moins... C’était exactement comme l’avait dit la voix : facile.

Fini le statut de rescapé de l’holocauste avec un avenir incertain, finie la victime d’une maladie qui détériorait l’esprit tout comme le corps. Pas de peine maintenant, peu de chagrin. Une tristesse qui s’estompait. Paisiblement, elle dérivait lentement. Sa voix intérieure n’avait pas menti. Le poids qui pesait sur sa poitrine avait disparu. Une impression de flottement. Vers le haut. Un élancement. Vers le haut. Quelqu’un le tirait-il ? Le blessait-il ? Des mains penchées sur lui ? Non, non, pas ça, pas maintenant ! C’était un fait établi ! Accepté ! Laissez-moaaaaa...

Il surgit de la surface bouillonnante, de l’eau jaillissant de ses poumons, et il tenta de se libérer des mains qui l’avaient tiré de ce repos paisible. La suffocation assourdissait ses protestations tandis que les deux hommes le tenaient ; la douleur revint, lui labourant les muscles.

— Frappez-le dans le dos ! hurla Fairbank. Il étouffe !

Une lumière éclatante aveugla Bryce au moment où il sentit une présence autour de lui. Un coup brutal lui fut assené dans le dos ; il cracha de l’eau et vomit sur les deux hommes. Un autre coup lui provoqua des haut-le-cœur, il chercha désespérément une bouffée d’air, luttant involontairement pour respirer alors qu’un instant plus tôt, il s’était dit, avec un profond soulagement, que ce n’était heureusement plus nécessaire.

Webber, l’un des deux ingénieurs qui avaient accompagné Farraday à l’infirmerie et qui se tenait maintenant juste derrière Bryce, frappa l’officier chargé de la Protection civile entre les omoplates, se servant cette fois du plat de la main et non de son poing. Instinctivement Bryce se racla la gorge, rendant désormais inutile toute aide extérieure.

— On dirait qu’on est arrivés juste à temps, cria Webber à Farraday.

Le deuxième ingénieur, Thomas, aidait la femme qui était tombée sur le lit superposé ; c’est elle qui, de son poids, avait cloué Bryce au sol. Il la tira vers la porte ; le déluge était moins violent maintenant que le niveau de l’eau à l’intérieur de l’infirmerie était le même qu’à l’extérieur, mais était cependant assez fort pour les faire chanceler et tomber. Gêné par la femme hystérique qui l’entraînait, Thomas s’agitait désespérément dans l’eau obscure, le bras accroché à son cou. Il parvint à se dégager et se redressa. La femme se leva en même temps. Elle s’accrocha à lui au risque de les noyer tous deux. Il décida de la laisser couler.

Thomas la prit par la gorge puis lui assena un coup de poing au visage. Elle eut des dents cassées et, lâchant prise, sombra dans l’eau ; des bulles jaillirent aussitôt à la surface. Épouvanté par son geste mais néanmoins soulagé à s’être débarrassé d’elle, Thomas se dirigea vers la porte, indifférent aux cris derrière lui.

Farraday, témoin de la scène, rageait intérieurement, mais il ne pouvait l’aider, étant lui-même aux prises avec Bryce qui se laissait tomber comme s’il recherchait la mort, incapable de s’assumer. Sous les yeux ébahis de Farraday, la femme remonta à la surface, à quelques mètres de là, le regard hébété mais suppliant.

Aidant toujours Webber, d’une main, à maintenir Bryce debout, Farraday tendit l’autre main vers la femme, lui saisit le bras au moment où elle allait de nouveau sombrer, et l’attira vers lui. Elle posa là tête sur sa poitrine, apparemment calmée, comme si elle avait trouvé son sauveur.

— Sortons d’ici ! cria Farraday à Webber. Nous ne pouvons plus aider personne !

Il cria aux autres de le suivre, espérant qu’ils l’entendraient ; il évita de jeter un regard vers l’infirmerie, de peur d’avoir à y retourner pour prêter main-forte. Ces deux-là, Bryce et la femme, suffisaient.

Ils avancèrent lentement vers la porte, formant un petit groupe compact de quatre ; ils luttaient contre le courant, soucieux de ne pas trébucher sur des objets épars, au fond de l’eau.

Bryce se laissait totalement porter, sans aider ni entraver la marche. Son esprit était en proie à une confusion extrême, mélange étrange de regret et d’ivresse. Il savait ce que signifiait mourir, ce n’était pas si effrayant.

Pas vraiment redoutable, n’est-ce pas ?

Peut-être un peu tout de même.

Mais infiniment mieux que de vivre en souffrant le martyre.

Oh oui, tout plutôt que ces souffrances.

N’oublions pas non plus l’indignité flagrante que constitue la folie.

Non, ne l’oublions pas.

Ah, douce mort.

Oui.

Sans pour autant d’oubli véritable.

Non.

Alors où vas-tu ?

Je... ne sais pas. Ils m’aident...

Veux-tu qu’on t’aide ? Est-ce vraiment là ton désir ? Encore des tortures ? Accueillerais-tu la folie avec joie ? Y prendrais-tu plaisir ?

Je...

Dis-moi.

Laisse-moi seul.

Mais je suis toi ; comment puis-je te laisser ?

— LAISSE-MOI SEUL !

— Tout va bien, Bryce, nous vous tenons. Il y a une autre issue dans l’abri. Nous pouvons y arriver.

Il fixa Farraday, reconnaissant vaguement l’ingénieur en chef. Il essaya de parler, mais ne sut pas quoi dire.

— Tout va bien, lui dit Farraday. Essayez simplement de nous aider, essayez de marcher.

Il fit ce qu’on lui demandait, refoulant la lointaine voix intérieure qui, loin d’être apaisante, était maintenant furieuse et le traitait d’imbécile.

— Je ne veux pas mourir.

— Préservez votre souffle, mon vieux, fit Farraday, qui, lui-même, ne respirait plus que par saccades, l’effort commençant à se faire sentir. Nous ne vous entendons pas, aussi n’essayez pas de parler. Gardez votre énergie.

A travers la porte ouverte, la lumière semblait moins vive ; Farraday pensa que c’était encore dû aux fluctuations de courant, jusqu’au moment où il sentit une odeur de brûlé puis remarqua des volutes de fumée. Thomas se tenait juste sur le seuil, le regard hébété fixé sur le couloir, une expression de terreur sur son visage humide ; il avait peine à garder l’équilibre à cause de l’eau qui lui arrivait à la poitrine.

Le temps qu’ils atteignent la porte, Thomas s’était précipité vers le standard, nageant et pataugeant à la fois. Farraday tenta de discerner la cause de la détresse de Thomas, malgré les couches épaisses de fumée qui lui brûlaient les yeux et le forçaient à les fermer. Il eut à peine le temps de voir des flammes surgir de la salle d’essais que le complexe était ébranlé par le tonnerre ; une lumière blanche fulgurante se propagea jusqu’à lui, fit fondre la cornée sur ses yeux, lui arrachant la peau du visage. Il tomba à la renverse, propulsé par l’explosion, et l’eau éteignit ses cheveux en feu ; un petit nuage de fumée s’éleva de son visage embrasé. Il poussa un hurlement et un flot d’eau noire le submergea aussitôt, réduisant le son à un remous de bulles.

Les autres n’avaient guère eu un sort plus enviable. Pour Bryce, c’était simplement la suite logique d’un long cauchemar. Il avait été en partie protégé par l’ingénieur en chef qui se tenait juste en face de lui et avait reçu l’impact de l’explosion. Farraday en s’affalant sur lui, l’avait ainsi mis à l’abri des flammes, éteignant les pansements en feu qui enveloppaient sa main mutilée, apaisant instantanément la chaleur blanche ardente qui avait mis les nerfs du visage à vif et étouffant le feu qui avait dévoré son oreille droite. L’eau l’accueillit de nouveau.

La lame de fond qui suivit s’engouffra dans l’étroit couloir, saisit les quatre survivants brûlés, les emporta dans un courant en ébullition et attrapa Thomas au passage ; puis elle les projeta contre les murs avant de s’écraser sur les machines qui bloquaient le passage de la vague déferlante.

Il avait la nuque brisée, les os broyés, pourtant Bryce continuait à entendre, au loin, la voix familière qui s’approchait à grands pas.

Es-tu prêt maintenant ? demanda-t-elle, d’un ton légèrement boudeur. Il se sentait pris dans un tourbillon, un os du bras craqua en heurtant un objet ; il tournait, tournait, et pourtant n’avait pas le vertige, pas l’esprit troublé.

Ça te suffit ?

Oh oui.

Alors aspire l’eau.

C’est fait. Je suis rempli d’eau.

Un soupir. Bon, ce ne sera plus long.

Mes sens répondent encore.

Oui, mais tu n’éprouves aucune sensation.

Non, tout est engourdi.

Agréable ?

Très.

Je te l’ai dit. As-tu peur ?

Un peu.

Cela passera. Très vite.

Où vais-je ?

Tu verras.

C’est bon ?

Pas de réponse.

C’est bon ?

C’est différent. Peu importe si c’est bon ou pas.

Je te fais confiance.

Pas de réponse, mais cette fois, toute réponse était inutile.

Dérivant paresseusement à la recherche de l’ombre sonore, Bryce suivit la voix désormais silencieuse pour plonger dans les profondeurs étranges de l’abîme, du néant absolu. Oui, c’était vrai : bon ou mauvais, quelle importance ? Oui, quelle importance ?

Le corps brisé, en charpie, chacun connut une mort différente, solitaire.

L’eau s’engouffra dans le complexe, et le feu suivit à une allure plus lente, mais néanmoins mortelle.

L'empire des rats
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